Visite guidée de l'église — Paroisse Saint-Joseph des Nations

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Paroisse Saint-Joseph des Nations
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Visite guidée de l'église

Découvrez l’église à travers son histoire, l’art, et quelques anecdotes. En dernière page, un plan vous permettra de situer les œuvres. Bonne visite à tous !

Visite de l'église Saint-Joseph-des-Nations

Histoire

L’église Saint-Joseph-des-Nations fut édifiée de 1867 à 1874, selon les plans de Théodore Ballu (1817- 1885), architecte de la ville de Paris, à qui l’on doit notamment l’Hôtel de Ville, ainsi que les églises de la Trinité et Saint-Ambroise. Elle s’inscrit dans le cadre des transformations radicales de l’urbanisme parisien menées par Haussmann à la demande de Napoléon III.

Dénommée simplement Saint-Joseph à l’origine, elle reçoit le qualificatif “des Nations” dans les années 1990, pour la distinguer des autres églises Saint-Joseph de Paris, mais aussi pour correspondre au quartier qui a toujours été un lieu d’arrivée pour les vagues d’immigration (pieds noirs, Afrique, Maghreb, boat people …). Trait touchant, lors de sa construction, il fut décidé d’inverser son orientation, afin d’ouvrir son entrée vers les quartiers populaires de Belleville2.

Style

Selon le goût de l’époque, l’église revêt un style néo médiéval où l’on retrouve l’influence principale de l’art roman du XIIème siècle (ouvertures et arcs en plein ceintre3) et du gothique (arcs-boutants4).

Extérieur

La façade présente un clocher-porche doté de trois baies qui correspondent au vaisseau central et à ses deux collatéraux.  En levant les yeux, on apercevra huit petites sculptures aux visages humains grotesques, dont l’une tire la langue aux habitants ! 

Tout en haut, la flèche, qui culmine à 60m, a été reconstruite à l’identique de 2019 à 2021, car à terme, elle menaçait de s’écrouler. Les volets ont retrouvé leur dorure originelle (ce sont des abat-sons dont la fonction est de ramener le son des cloches vers le bas). A la cime, le coq guette l’aurore, symbole de l’arrivée de la lumière du Christ.

❶ Nous sommes accueillis à l’extérieur par les statues de Saint-Joseph, de l’enfant Jésus et de la Vierge, œuvres d’Eugène Delaplanche (1836-1891). La nativité est suggérée par la mangeoire, mais l’enfant a déjà grandi : il se tient debout, comme le sauveur, donnant librement sa vie, accomplissant ainsi les sacrifices du temple représentés par la tête du bœuf en dessous de la mangeoire

 

 

 

Sous le porche, des peintures sur lave émaillée5 de 

Jean-Paul Balze (1815-1884) occupent le dessus de chaque  porte (tympans) avec, au centre, la montée de Saint-Joseph au ciel (apothéose).  L’inscription latine qui figure en dessous se traduit ainsi : « LE BON ARTISAN JOSEPH A MERITE PAR SON TRAVAIL ET SES VERTUS LES FAVEURS DU CIEL ».

 

A sa gauche, l’ange de la Vigilance et de la Fidélité répond, à sa droite, à celui de la Douceur et de la Chasteté.

Intérieur

❷ À l’intérieur, la nef principale est majestueuse, baignée de lumière, focalisée vers les seuls vitraux historiés du chevet situés au fond de l’église (voir plus bas). 

Le vaisseau est rythmé par les imposantes colonnes noires en pierre noire de Soignies (Belgique), reprises en colonnettes au 1er étage (triforium6). La succession des arcs en plein ceintre de la voute contribue à créer l’effet d’une ample perspective.

 

 

 

❸ Le grand-orgue symphonique qui surmonte l’entrée est l’œuvre des facteurs d’orgue Edouard et Eugène Stoltz en 1874. Le buffet a été dessiné par l’architecte Ballu. Il abrite plus de 3000 tuyaux, nécessaires au bon rendu de toutes les palettes sonores ! Cela correspond à 39 jeux répartis sur trois claviers manuels (dont un carillon de cloches), et 12 jeux pour le pédalier. Tout en haut, on remarquera les magnifiques tuyaux dorés des trompettes en chamade, qui projettent les sons les plus puissants du grand orgue

Chacune des nefs latérales conduit au transept7. Dans la partie de droite ❹, l’on peut voir une peinture murale dédiée au Sacré-Cœur par Savinien-François Petit (1815-1878). Quant à la partie gauche ❺, on y trouve une peinture (ci-contre) dédiée à Saint-Joseph par Auguste Pichon (1815-1900). Les peintures ont été restaurées en 2022. A côté de chacune d’elle se dresse une grande statue du même personnage. Ainsi, dans l’église, le père adoptif de Jésus contemple, en face, son fils portant en son cœur l’amour du Père des Cieux. 

 

Dans le déambulatoire8, autour du chœur, les tympans des arcades sont ornés, comme sous le porche, de peintures sur lave émaillée représentant les douze apôtres ; elles sont l’œuvre de Théodore Maillot (1826-1888). Dans les oculi qui les surmontent, figurent les armes de Pie IX et de quelques archevêques de Paris Mgrs Darboy, Guibert, Sibour et Morlot. C’est donc l’histoire de l’Église qui est ici suggérée par les apôtres et leurs successeurs les évêques9

❼Au fond de l’église, la chapelle de la Vierge abrite un autel surmonté d’une statue de la Vierge à l’enfant, marbre de Jacques-Léonard Maillet (1823-1895). Cette statue est à la fois sobre, naturelle et expressive ; l’enfant est particulièrement vivant.

❽ Tout autour de la chapelle, des arcatures sont garnies d’un cycle de toiles marouflées illustrant la vie de la Vierge et de Saint-Joseph, réalisées par Georgette Ray en 1924. 

 

 

 

Le curé de l’époque avait prêté ses traits à Saint-Joseph, et les enfants du catéchisme à ceux des petits anges ! On reconnaitra les épisodes majeurs de la vie de la sainte famille (suivre les numéros ci-dessous).

 

❾ Les vitraux qui ornent la partie supérieure, sont l’œuvre d’Eugène Oudinot (1827-1889) et représentent Saint-Pierre (reconnaissable à sa clé), le Christ et Saint Paul (identifié par son épée).

 

❿La chapelle Saint Maur se trouve à gauche de la chapelle de la Vierge. Saint Maur (✝ 584) est un disciple du célèbre St Benoit de Nursie. Son culte s’est étendu jusqu’en région parisienne, à l’abbaye de Saint-Maur-des-fossés, laquelle était reliée à l’abbaye de Saint-Denis par un chemin qui n’est autre que l’actuelle rue Saint Maur. Dans cette chapelle sont aussi exposées les statues de Notre-Dame de Fatima et de Saint Joseph, marquant ainsi la participation de la communauté portugaise en notre paroisse.

⓫ De l’autre côté, la chapelle Sainte Geneviève est dévolue à cette célèbre femme (✝ 512) qui marqua la vie de Paris par son engagement chrétien. Elle sauva notamment la cité de la famine et de l’attaque des Huns. On remarquera au mur des reproductions d’œuvres illustrant les épisodes de la vie de cette grande sainte.

Focus - à quoi sert une église ?
⓬ Le mot “église” fait référence à l’assemblée, qui est appelée à célébrer dans la messe les dons de Dieu. Tout le bâtiment est destiné à réunir les fidèles pour cette prière commune. Au centre de l’église, dans le chœur, est dressé l’autel. C’est là que le prêtre consacre le pain et le vin qui sont reçus, par l’assemblée, comme le corps et le sang de Jésus qui communique ainsi sa vie de ressuscité. Les hosties, présence de Dieu sur terre, sont conservées au fond du chœur dans le Tabernacle, coffre indiqué par une petite lumière rouge.

Notes

1 Saint- Joseph Artisan, Saint- Joseph des Epinettes, Saint- Joseph des Carmes.
2 Normalement les églises sont orientées vers l’est, tournées vers le soleil levant
3 ARC EN PLEIN CEINTRE : en demi-cercle.
4 ARCS-BOUTANTS : maçonnerie en forme d’arc qui soutient un mur de l’extérieur.
5 LAVES EMAILLEE : apposition d’une couche vitreuse colorée et cuite sur une pierre (lave)
6 TRIFORIUM : passage étroit aménagé dans l’épaisseur des murs de la nef au dessus des grandes arcades, et comportant, dans cette église, des séries de trois ouvertures
7 TRANSEPT: nef transversale qui coupe la nef principale en formant ainsi une croix
8 DEAMBULATOIRE : galerie-couloir permettant de circuler autour du chœur d'une église
9 MGR DARBOY fut notamment exécuté comme otage lors de la Commune de Paris en 1871 (épisode révolutionnaire). Il a donné le nom à l’une des rues adjacentes à l’église. L’autre rue porte celui de L’ABBE DEGUERRY, lui aussi exécuté à la même époque.

[1]      Arc en plein ceintre : en demi-cercle.

[2]      Arcs-boutants : maçonnerie en forme d’arc qui soutient un mur de l’extérieur.